Contexte et objectifs
La présence de déchets plastiques dans les milieux naturels s’est accrue sur l’ensemble de la surface du globe, tant sur les continents que dans les océans. Cette pollution est très fortement médiatisée et sur le plan scientifique se focalise plus particulièrement sur les microplastiques (MP) qui au-delà de leur taille font référence aux thermoplastiques.
Les particules issues de l’usure de pneumatiques (Tire Wear Particles - TWP) ont par ailleurs été récemment identifiées comme une source importante de MP dans nos environnements. Ces particules sont émises de manière continue par le trafic automobile suite à l’usure de la bande de roulement : partie qui contient majoritairement du caoutchouc avec divers additifs destinés à assurer un comportement mécanique optimal ainsi qu’une grande durabilité. Les hétéroagrégats formés par les fragments issus de l’usure de pneumatiques et de route ont été récemment identifiées comme une fraction importante des MP.
Alors que les émissions de particules de pneumatiques dans l’air ont été assez largement étudiées, très peu de données sont actuellement disponibles pour apprécier les niveaux de contamination et leurs effets dans diverses matrices environnementales.
Cette proposition post-doctorale s’inscrit dans le cadre du projet Plastinium (2021-2025) - Débris Plastiques dans le continuum Homme-Terre-Mer - qui ambitionne d’étudier la pollution plastique dont les élastomères de la ville jusqu’à la mer et de créer une dynamique transverse et interdisciplinaire sur cette thématique au sein de la Région des Pays de la Loire.
Ce projet porté par le Laboratoire Eau et Environnement (Université Gustave Eiffel) et en collaboration avec le Laboratoire Mer, Molécules, Santé (MMS) et le Laboratoire Eau, Environnement et Systèmes Urbains (LEESU), est co-financé par la région des Pays de Loire et Nantes Métropole.
Méthodologie
L’objectif premier de ce travail consistera à développer une méthode d’extraction et d’analyse de ces particules par pyrolyse couplée à la chromatographie gazeuse et la spectrométrie de masse (Pyr-GCMS) et de valider cette méthode pour des matrices environnementales plus ou moins complexes.
Le second verrou scientifique est d’appréhender les niveaux de contamination et la dynamique de cette contamination, sous différents contextes et à différentes échelles spatiales. Dans ce but, et grâce aux multiples sites atelier de l’Observatoire Nantais des Environnements Urbains (ONEVU) et l’Institut de Recherche en Sciences et Techniques de la Ville (IRSTV), différents contextes (quartier résidentiel, chaussées peu à très fréquentées) et compartiments (air, eau, sédiment) seront investigués.
Missions et responsabilités
Après un court état de l’art, la personne recrutée aura pour mission de développer la méthode analytique par Pyr-GCMS. Il s’agira de rechercher les produits de pyrolyses les plus adéquats, les ions spécifiques associés et de réaliser une quantification de ces particules au moyen d’étalons interne. Une fois la méthode développée, la seconde partie sera dédiée à l’analyse des différents échantillons, qu’il s’agisse des compartiments de plusieurs environnements urbains ou des sédiments de Loire.
Profil recherché
Titulaire d’un doctorat en chimie analytique ou en sciences et techniques de l’environnement avec une spécialité en chimie, le candidat doit justifier de connaissances et savoir-faire liés aux développements analytiques. Il doit maitriser les principes d’extraction, de quantification des composés organiques au moyen d’étalons internes et de validation de méthode (i.e. grands principes de la démarche
« QA/QC »). Une expérience en Pyr-GCMS serait appréciée.
Encadrement et contacts
- La personne sera recrutée pour une durée de 12 mois.
- Selon le profil et l’expérience, la rémunération est comprise entre 25 et 30 keuros brut annuel.
- Poste basé sur le campus nantais de l’Université Gustave Eiffel.
Encadrement :
- Johnny Gasperi, directeur de recherche au Laboratoire Eau et Environnement.
- Bodgan Muresan, chargé de recherche au laboratoire Environnement, Aménagement, Sécurité et Éco-conception.
Avec la participation de :
- Laurence Poirier, maitre de conférences au laboratoire Mer, Molécules Santé (MMS).
- Bruno Tassin, directeur de recherche au LEESU.
- Rachid Dris, maitre de conférences au LEESU.
Pour candidater :
- Merci d’envoyer une lettre de motivation et un CV à Johnny Gasperi : johnny.gasperi[at]univ-eiffel.fr, sous le format NOM_CandidaturePostdocTWP_CV, NOM_CandidaturePostdocT.
- Date limite de candidature : 19 novembre 2021
Fiche détaillée du projet :