Offre de post-doctorat de 18 mois sur « le plastique qui dure : quelles modalités d’action de la filière de la construction et de l’aménagement contre une pollution diffuse invisible ? » - 18 mois - décembre 2025

Pollution ubiquiste, le plastique est un hyper-objet au sens développé par (Morton, 2013) dans la mesure où on ne peut plus lui assigner de contours et de limites, tellement il est présent partout dans l’air, les eaux sous toutes leurs formes et les sols.

Alors que les recherches et les actions collectives s’intéressent le plus souvent aux plastiques au regard de leur visibilité comme déchets et plutôt aux plastiques à usage unique1, le Leesu au sein du PIREN Seine et d’autres programmes, souhaite particulièrement s’intéresser au plastique conçu pour rester, c’est-à-dire le plastique dont on n’imagine pas qu’il devienne un déchet mais qui représente aussi un flux important (Beaurepaire, 2024 ; Gao et al., 2023 ; Labadie et al., 2021) et un impact environnemental (dont le relargage de microplastiques et substances associées qui ont des effets eco-toxicologiques, etc.) (Habitacle, 2024).

Il apparaît intéressant d’investiguer plus spécifiquement la filière de la construction, particulièrement quand elle est impliquée dans le développement d’infrastructures urbaines (terrains de sport, le mobilier urbain, terrains de jeux, etc.).

L’objectif de ce post-doctorat est de comprendre :

• Quels sont les usages des plastiques et la dépendance au plastique dans la filière ? (Giocosa, 2013). Ce questionnement permettra d’avoir une première vision quantitative et qualitative du recours au plastique.
• Quelles sont les modalités de sensibilisation à la question de la pollution plastique et à ses effets sur les milieux naturels ou anthropisés ? Sont-elles identiques en amont et en aval de la filière en fonction des contraintes ou des injonctions qui pèsent sur les entreprises ?
• Si les différentes stratégies des entreprises pour se positionner dans la concurrence et agir sur les ressources et la régulation ont des effets sur l’usage du plastique (Jullien et Smith, 2012) ?
• Quelles sont/seraient les alternatives possibles au plastique dans la conception de ces équipements ? Sont-elles explorées par la filière ou par des acteurs particuliers de la filière ? Comment se diffuse l’innovation technique ou organisationnelle sur ces sujets (notamment sur l’usage d’autres matériaux, ou de plastique recyclés) (Qadeer et al., 2024) ? Ou bien au contraire quelles sont les modalités de résistance, de tensions entre acteurs représentatifs de la filière et/ou du secteur de la construction et des choix ponctuels visant à se départir du plastique ?
• Si une filière, c’est-à-dire un ensemble d’activités complémentaires qui concourent, d’amont en aval, à la réalisation d’un produit fini ou d’un service, peut développer des outils de sensibilisation et d’actions ou être incitée à le faire au regard de la demande, de la concurrence (OECD, 2022), de réglementations ou d’incitations (dont la responsabilité élargie du producteur), visant à réduire son recours et son usage du plastique. Cette pression peut aussi se faire au niveau local. Comment par les marchés publics et la mise en avant de chartes et bonnes pratiques les acteurs de l’aménagement peuvent influer sur la mise en place de normes à l’échelle local auxquelles les entreprises réagissent ?

L’enjeu est donc de comprendre les initiatives que peuvent prendre les entreprises à l’échelle individuelle ou collective (au niveau de la filière, du territoire) et la manière dont ces acteurs réagissent aux normes, aux réglementations, aux politiques incitatives (notamment des collectivités locales) (Gobert et Rudolf, 2018).

PROFIL ATTENDU DE LA/DU CANDIDAT.E

Doctorat (déjà soutenu) en sciences humaines et sociales (économie politique, sociologie, géographie ou science politique…) ayant les compétences et connaissances suivantes :

• Appétence pour l’enquête de terrain et maîtrise des protocoles d’enquête (entretiens, focus groupes),
• Aisance relationnelle,
• Capacité à travailler en équipe et entretenir une curiosité scientifique pour comprendre les questions des autres disciplines impliquées dans le projet,
• Maîtrise de l’anglais (écrit/oral)

TACHES A EFFECTUER

• Recherche bibliographique sur la filière : compréhension des flux de plastique mobilisés tout au long de la conception, mise en œuvre et fin de vie des aménagements
  extérieurs, identification des acteurs-clés
• Préparation du protocole d’enquête
• Prise de contacts avec les acteurs de la filière identifiée
• Entretiens semi-directifs et observation socio-anthropologique
• Analyses des données recueillies
  – Valorisation de l’enquête de terrain : rédaction d’un rapport pour le PIREN Seine et d’articles scientifiques en lien avec les encadrant.e.s

MODALITÉS D’ACCUEIL DE LA/DU POST-DOCTORANT.E

Durée : 18 mois

Salaire : environ 3 200 € brut/mois

Le/La post-doctorante sera accueilli.e à l’École nationale des ponts et chaussées (Champs-sur-Marne) et bénéficiera de l’environnement de l’école et des conditions salariales.

Déplacements à prévoir en Ile de France pour réaliser les enquêtes de terrains

Envoyer CV, lettre de motivation, doctorat et rapport de soutenance à :

• Rachid Dris
• Julie Gobert
• Gabrielle Bouleau,
• avant le 20 décembre 2025.

Fiche d’offre de post-doctorat