Thèse : Emmanuel Adler

Titre : La gestion des déjections humaines : un défi urbain. Le cas de la ville de Lyon, de la fin du 18e au début du 20e siècle.

Calendrier : thèse soutenue en 2020.

Sous la direction de : Bruno Tassin (LEESU) et Eric Baratay.

Axe : Dynamiques sociales

Résumé :

Cette thèse a pour objet d’apporter un éclairage sur les conditions de gestion des déjections humaines dans une double perspective technique et historique. Le sujet technique concerne les conditions d’évolution des systèmes mis en œuvre par les êtres humains pour soustraire à leur environnement les déjections. Il s’agit d’étudier le volet excrémentiel de l’assainissement, depuis les premiers équipements et objets en contact direct avec les matières solides et liquides, les conduites et fosses occupées plus ou moins longtemps, jusqu’aux opérations de vidange/transformation pour conclure sur la victoire du tout-à-l’égout. La période retenue (de la fin du XVIIIe jusqu’au début du XXe s. permet d’appréhender l’essor d’une activité aux multiples connexions (techniques, scientifiques, politique publique, justice…). En effet, cet intervalle correspond à une radicale transformation des activités en relation avec la gestion des matières fécales produites par les habitants des grandes villes. Dans une progression rythmée par des tensions et des crises, le système d’assainissement des déjections humaines de la cité se restructure en réseau, contrôlé par un nombre croissant d’acteurs, mais également de procédés techniques, de règlementations, et bien sûr pour en assurer le fonctionnement, de mécanismes financiers. La recherche effectuée s’est portée avec une attention particulière sur la ville de Lyon, jusqu’ici relativement peu considérée sous cet angle. La conclusion synthétique de cette recherche est de constater que l’assainissement humain, nécessité primaire des cités, tend à se ramifier au fil du temps sous l’influence de divers facteurs.